Monday 20 December 2010

Here is the letter from Gbagbo to Ban Ki Moon


The Ivorian Foreign Minister, Alcide Djedje Ilahiri, wrote a letter to Secretary General of the United Nations (UN), Ban Ki Moon, on behalf of President Laurent Gbagbo, to demand the resignation of the country UN and French forces deployed in Côte d'Ivoire.

Mr. Secretary General,

The United Nations Operation in Côte d'Ivoire (UN) is an operation of peacekeeping created by resolution 1528 (2004) February 27, 2004 Security Council after a failed attempt of coup d'etat September 19, 2002 was converted to an armed rebellion, resulting in a de facto partition of the Ivorian territory. The mandate of UN, whose military component is also called an impartial force, was essentially to disarm and demobilize the rebels and to accompany the Ivorian political and military actors in their desire to cease belligerent and enroll in a peace process and reconciliation (See Resolution 1528, art. 6).

However, the implementation of the mandate of UN has been punctuated by numerous pronouncements and actions that have been consistently biased brought to your attention. Specifically, the presidential election held on October 31 and November 28, 2010 resulted in several serious cases of interference, abuse of power and bias which I do below, a non-exhaustive list :

1. On 29 November 2010, following the second round of the presidential election, you have urged "the candidates and parties to respect the law in resolving election disputes." Despite this, in violation of the Ivorian electoral law, in defiance of the institutions of the Republic of Côte d'Ivoire and of all resolutions of the Security Council UN Special Representative said you do not recognize that the preliminary results given by the Chairman of the Electoral Commission in complete illegality;

2. The radio station of UN called "ONUCI FM" was erected in the media relay Houphouetists Gathering for Democracy and Peace (RHDP), passing all day long emission hate, disregard of the decision of the Constitutional Council and civil disobedience;

3. On Thursday, December 16, 2010, as part of a peaceful march as announced by the RHDP, the following facts were noted:
Soldiers Armed Forces of Forces Nouvelles (FAFN), constituting the de facto arm of the RHDP and dressed in military peacekeepers (as clearly evidenced by the images of log 20 hours of French TV channel TF1 in date of December 16, 2010) attacked with heavy weapons a checkpoint of Law Enforcement on the outskirts of the Golf Hotel in Abidjan, campaign headquarters of Mr. Alassane Ouattara;

A Tiébissou, Bangolo and Duékoué Logoualé, FAFN who attacked the positions of SDS were supplied with arms and ammunition from vehicles and helicopters of UN;
In Yamoussoukro, is with the UNOCI vehicles what were transported RHDP demonstrators across the city for their meetings and their violent actions against the police;

It is unfortunate that all these actions have contributed to the heavy stock recorded during the events of December 16, 2010: 20 dead, including 10 items of the Security Forces shot dead or burned alive in their homes. The facts of collusion reported above we suggest that weapons and ammunition especially FAFN have used have been provided by UNOCI, which said in a report entitled Process DDR / SSR in Côte d'Ivoire dated September 30, 2010 that the FAFN had no ammunition. Under the foregoing, the State of Côte d'Ivoire believes that UNOCI has been guilty of serious blunders that make it clearly a destabilizing agent who helped to further divide the Ivorian people.

All these facts are not likely to bring peace to the country, the Ivorian Government believes that UNOCI has largely failed in its mission by enacting instruments which do not comply with its mandate. As we have emphasized on several occasions, Côte d'Ivoire remains jealous of its sovereignty and mastery of the steps in front of the drive on the road to development. With this in mind we had hoped at the time, that Côte d'Ivoire is not on the agenda of the Commission for the Consolidation of Peace, to remain master of our destiny.
Mr. Secretary General,

The numerous efforts by the international community, including the UN, to help Côte d'Ivoire to end the crisis which it is plunged since the attempted coup of 19 September 2002 have not escaped the people and the Ivorian Government, so I want this occasion to express our sincere thanks. However, because of the facts mentioned above, I have the honor to inform you that the President of the Republic of Côte d'Ivoire demand the immediate departure of UNOCI (including the French forces which support it) Ivorian territory. This naturally implies that Côte d'Ivoire does not wish to renew the Operation expiring December 20, 2010. I would appreciate any provisions that you will take in order to implement without delay the decision of the Ivorian Government. Please accept, Sir, the assurances of my highest consideration.

Alcide DJEDJE ILAHIRI

His Excellency
Mr. BAN KI MOON
Secretary General of the Organization
United Nations
NEW YORK



French
Le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Alcide Djédjé Ilahiri, a écrit une lettre au secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki Moon, au nom du président de la République, Laurent Gbagbo, pour demander le départ du pays des forces onusiennes et françaises déployées en Côte d’Ivoire.

Monsieur le Secrétaire Général,

L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) est une opération de maintien de la paix créée par la résolution 1528 (2004) du 27 février 2004 du Conseil de Sécurité, après qu’une tentative avortée de coup d’Etat le 19 septembre 2002 se fut transformée en rébellion armée, donnant lieu à une partition de fait du territoire ivoirien. Le mandat de l’ONUCI, dont la composante militaire est aussi appelée Force impartiale, consistait en substance à désarmer et à démobiliser les rebelles et à accompagner les acteurs politiques et militaires ivoiriens dans leur volonté de cesser toute belligérance et de s’inscrire dans un processus de paix et de réconciliation (Voir Résolution 1528, art. 6).

Cependant, la mise en œuvre du mandat de l’ONUCI a été ponctuée par de nombreuses prises de position et d’agissements partiaux qui ont été régulièrement portés à votre connaissance. Plus particulièrement, l’élection présidentielle qui s’est tenue les 31 octobre et 28 novembre 2010 a donné lieu à plusieurs cas graves d’ingérence, d’abus de pouvoir et de partialité dont je vous fais ci-dessous, une liste non exhaustive :

1. Le 29 novembre 2010, au lendemain du deuxième tour de l’élection présidentielle, vous avez instamment invité "les candidats et les parties à respecter la loi en matière de règlement des différends électoraux". Malgré cela, en violation de la loi électorale ivoirienne, au mépris des institutions de la République de Côte d’Ivoire et de toutes les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, votre Représentant Spécial a déclaré ne reconnaître que les résultats provisoires donnés par le Président de la Commission électorale dans l’illégalité la plus totale ;

2. La chaîne de radio de l’ONUCI dénommée "ONUCI FM" s’est érigée en relais médiatique du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), passant à longueur de journées des émissions incitant à la haine, au non respect de la décision du Conseil Constitutionnel et à la désobéissance civile;

3. Le jeudi 16 décembre 2010, dans le cadre d’une marche annoncée comme pacifique par le RHDP, les faits suivants ont été relevés :
Des soldats membres des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN), constituant de fait le bras armé du RHDP et habillés en tenues militaires des casques bleus (comme en témoignent clairement les images du journal de 20 heures de la chaîne de télévision française TF1 en date du 16 décembre 2010) ont attaqué à l’arme lourde un point de contrôle des Forces de l’ordre situé à la périphérie de l’Hôtel du Golf à Abidjan, quartier général de campagne de Monsieur Alassane Ouattara ;

A Tiébissou, Bangolo, Logoualé et Duékoué, les FAFN qui ont attaqué les positions des FDS ont été ravitaillés en armes et en munitions par les véhicules et les hélicoptères de l’ONUCI ;
A Yamoussoukro, c’est avec les véhicules de l’ONUCI qu’étaient transportés les manifestants du RHDP à travers la ville pour leurs rencontres et leurs actions violentes contre les forces de l’ordre ;

Il est regrettable que toutes ces actions aient contribué à alourdir le bilan enregistré au cours des manifestations du 16 décembre 2010 : 20 morts dont 10 éléments des Forces de l’ordre tués par balles ou brulés vifs à leur domicile. Les faits de collusion rapportés ci-dessus nous incitent à penser que les armes et particulièrement les munitions dont se sont servies les FAFN leur ont été fournies par l’ONUCI, laquelle déclarait dans un rapport intitulé Processus DDR/SSR en Côte d’Ivoire en date du 30 septembre 2010 que les FAFN ne disposaient d’aucune munition. En vertu de ce qui précède, l’Etat de Côte d’Ivoire considère que l’ONUCI s’est rendue coupable de graves dérapages qui font d’elle indubitablement un agent de déstabilisation ayant contribué à diviser davantage le peuple ivoirien.

Tous ces faits n’étant pas de nature à ramener la paix dans le pays, le Gouvernement ivoirien considère que l’ONUCI a largement failli à sa mission en posant des actes qui ne sont pas conformes à son mandat. Comme nous l’avons souligné en plusieurs occasions, la Côte d’Ivoire demeure jalouse de sa souveraineté et de la maitrise des étapes devant la conduire sur le chemin du développement. C’est dans cette optique que nous avions souhaité en son temps, que la Côte d’Ivoire ne figure pas à l’agenda de la Commission de Consolidation de la Paix, afin de rester maîtresse de notre destin.
Monsieur le Secrétaire Général,

Les nombreux efforts déployés par la communauté internationale, notamment par l’ONU, pour aider la Côte d’Ivoire à sortir de la crise où elle est plongée depuis la tentative de coup d’Etat du 19 septembre 2002 n’ont pas échappé au peuple et au Gouvernement ivoiriens ; aussi voudrais-je en cette circonstance vous exprimer nos remerciements les plus sincères. Toutefois, en raison des faits évoqués plus haut, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que le Président de la République de Côte d’Ivoire demande le départ immédiat de l’ONUCI (y compris les forces françaises qui la soutiennent) du territoire ivoirien. Cela implique tout naturellement que la Côte d’Ivoire ne souhaite pas le renouvellement de cette Opération qui expire le 20 décembre 2010. Je vous saurais gré des dispositions que vous voudrez bien prendre aux fins de mettre en application dans les meilleurs délais cette décision du Gouvernement ivoirien. Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l’assurance de ma très haute considération.

Alcide DJEDJE ILAHIRI

Son Excellence
Monsieur BAN KI MOON,
Secrétaire Général de l’Organisation
des Nations Unies
NEW YORK

1 comment:

  1. Do you have the source of this letter? Good if you can include it here

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